Né à Harlem en 1963, un quartier du Nord de Manhattan à New-York, JonOne est un artiste américain d’origine dominicaine. Derrière ce pseudonyme, qui a été aussi fût un temps Jon156 (pour le nom de sa rue), il se prénomme en fait John Andrew Perello.
Enfant des rues de New-York, John Andrew Perello est un jeune garçon en situation d’échec scolaire. En parallèle, il fait face à des problèmes familiaux au sein de sa propre maison qui le pousse à vivre dehors. Et à se confronter très tôt avec les dangers de la rue, la drogue en tête. Son éducation, il se l’est ainsi faite lui-même. A 17 ans, il découvre le graffiti avec un ami d’enfance. Il tague son nom dans la rue, sur les murs, et sur les rames du métro de la ligne A. « Le métro c’est un musée qui traverse la ville », dit-il. Reconnu pour ses lettrages et ses signatures à l’aérosol, John Andrew Perello crée le collectif 156 All Starz à New-York avec quelques autres graffiteurs engagés. En 1984, il devient alors JonOne.
Considérer le street art comme de l’art
Dans les années 80, JonOne ne voulait pas de ce que l’Amérique lui proposait. Un travail, un joli costume et une jolie maison… Une vie toute tracée. « J’ai rencontré A-One (alias Anthony Clark) », raconte-t-il. Ce dernier avait l’habitude de traîner avec Jean-Michel Basquiat, artiste américain d’origine hawaïenne et portoricaine. « A-One était le lien entre la rue et le monde de l’art. Il voyageait en Europe et revenait avec beaucoup d’argent, simplement grâce à son art. J’écoutais ses récits de voyage et mes yeux brillaient d’envie. À cette époque à New York, j’étais comme beaucoup aujourd’hui : je traînais devant mon immeuble. En ces temps, moi non plus je ne sortais pas de mon quartier. Grâce à A-One, j’ai commencé à visiter des expositions, à nourrir ma vision de ce qui se passait dans ce monde. J’ai commencé à prendre mon travail au sérieux, à ne pas le considérer comme du vandalisme mais simplement comme de l’art. »