BRAYER Yves

Biographie

Naissance : 18/11/1907, Versailles

Décès : 29/05/1990, Suresnes

Yves Brayer est un peintre, graveur, illustrateur et décorateur de théâtre français. Fidèle à la tradition de l’art figuratif, il est l’un des maîtres de la seconde École de Paris.

Il séjourne la plus grande partie de son enfance à Bourges où son père, officier polytechnicien et cavalier, lui transmet la passion du cheval. Un séjour en Provence avec sa mère lui fait découvrir des paysages éblouissant que l’on retrouve dans ses croquis. Impressionnée, sa mère l’inscrit à l’École des arts appliqués de Bourges. Alors promis à une belle carrière militaire, un accident de cheval le contraint à l’abandon. C’est alors qu’il se tourne définitivement vers la peinture.

À son arrivée à Paris en 1924, où son père devenu général est affecté au ministère de la Guerre, il fréquente les académies de Montparnasse et de la Grande Chaumière, puis l’École des Beaux-Arts de Paris où il est nommé professeur en 1926. Il affirme sa personnalité dès sa plus tendre jeunesse. Des aînés, comme Jean-Louis Forain, l’encouragent, et le sculpteur Robert Wlérick l’initie notamment au modelage. Encore étudiant, il expose au Salon d’automne et au Salon des indépendants. En 1927 une bourse de voyage de l’État lui permet de faire son “Grand Tour” et partir en Espagne où sa rencontre avec les maîtres du musée du Prado à Madrid aura une influence décisive sur son œuvre future. Après un séjour au Maroc grâce à un prix créé par le maréchal Lyautey, il est lauréat du Grand Prix de Rome en peinture de 1930. Tout d’abord nostalgique de l’Espagne, il se laisse rapidement séduire par la richesse de la vie italienne des années 30 et les plaisirs de la vie à la Villa Médicis, alors dirigée par le sculpteur Paul Landowski.

De retour à Paris en 1934, il réunit sa moisson en une grande exposition à la Galerie Charpentier, faubourg Saint-Honoré, où le public découvre l’authenticité de ce peintre de vingt-sept ans au tempérament puissant et original. Après avoir vécu dans le quartier du Panthéon, il s’installe, dès 1935, rue Monsieur-le-Prince, dans le sixième arrondissement.

Entre 1936 et 1938, il porte témoignage des travaux précédant l’Exposition internationale de Paris, des fêtes et réceptions auxquelles il lui est donné d’assister.

Yves Brayer est considéré comme un des maîtres de l’École de Paris.

Démobilisé à Montauban en 1940, il séjourne pendant la guerre à Cordes-sur-Ciel, dans le Tarn, où les architectures de l’Albigeois lui rappellent les couleurs de Rome. En 1942, il regagne la capitale où Jacques Rouché le charge d’imaginer ses premières maquettes de décors et costumes pour un ballet à l’Opéra de Paris. Il y demeure durant l’occupation et peint la ville enneigée, puis la ville libérée.

L’année 1945 marque une nouvelle étape dans son œuvre. Il épouse Hermione Falex (1921-2019) qui devient son modèle et son soutien. En Provence, il délaisse quelque peu les architectures créées par l’Homme pour s’ouvrir à l’harmonie d’une nature pure et sauvage. Il est bientôt fasciné par la diversité des Alpilles et leurs plissements calcaires puis par les étendues de la Camargue peuplées de chevaux blancs et de taureaux noirs. Il se fixe bientôt en Provence plusieurs mois chaque année. Au début, ses œuvres déconcertent le public qui garde le souvenir des architectures italiennes, puis les amateurs s’habitueront à ses paysages de Provence et de Camargue qui feront finalement sa renommée. Lorsqu’il retourne en Italie et en Espagne en 1948 et 1949, sa vision et son style sont alors plus dépouillés.

Il obtient le Grand Prix des Beaux-Arts de Paris en 1954, puis le Grand Prix du Président de la République à la Biennale de Menton en 1957.

La même année, il est élu membre de l’Académie des beaux-arts, au fauteuil de Charles Fouqueray. Le cinéaste Henri Verneuil lui succède en 2000 et prononce son éloge sous la Coupole.

En 1978, il est l’invité d’honneur au Salon des artistes indépendants normands à Rouen.

Il travaille au Mexique, en Égypte, en Iran, en Grèce, en Russie, aux États-Unis et au Japon. S’emparant vite de la lumière et des rythmes d’un pays, il rapporte de ses voyages de nombreuses aquarelles.

Il enseigne à l’Académie de la Grande Chaumière durant cinquante années (il a entre autres pour élève Gabriel Dauchot) et mulitplie les fonctions au fil du temps. Conservateur du musée Marmottan à Paris pendant plus de onze ans, il organise de prestigieuses expositions.

Collectionneur de couvre-chefs, ses proches pouvaient voir chez lui dans le VIème arrondissement de Paris : bicornes de généraux, bonnets chinois de mandarins, chapeau de paille d’Extrême-Orient, chapeaux militaires, coiffes amérindiennes à poils ou à plumes, toques royales, ainsi que de nombreuses toiles et aquarelles : Cézanne, Degas, Derain, Duffy, Forain, Laurencin, Renoir, Utrillo, Utter, Valadon, Vlaminck, pour la plupart d’entre-elles offertes par ses amis artistes.

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